lundi 29 août 2011

Arthur et les moussaillons

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A force de fixer l'horizon, on savait plus qui du ciel ou de la mer était en haut.
Arthur avait - selon lui - une méthode infaillible: faut en boire un bol et si c'est salé c'est d'la mer mais personne a eu envie d'essayer.
Chacun cramponnait son boute comme on nous l'avait seriné en classe de mer sauf Julie qui cramponnait mon T-shirt, ce qui m'arrangeait pas pour les manoeuvres.

Kevin disait que tant que l'horizon est à plat c'est bon signe et que quand il penche trop y vaut mieux lâcher l'écoute.
Par sécurité on l'avait lâchée depuis le départ pour gonfler nos gilets de sauvetage... enfin ceux qu'étaient pas percés.
Fuir! Si on avait eu pied, on l'aurait tous fait sauf Arthur qui voulait coûte que coûte laisser sa place aux meufs et aux enfants même si on avait pas de meufs.
Comme ça tanguait grave, Arthur a dit qu'il faudrait affaler le phoque mais on l'a jamais trouvé! Il avait dû quitter le bateau dès les premières bordées pour rejoindre ses potes.

Alors pour équilibrer on s'est tous collés à babord ou à tribord, enfin tous du même côté et c'était le bon côté parce que l'horizon s'est remis à plat.
Par pour longtemps mais assez pour que Julie me rende mon bout de T-shirt et c'est là que l'horizon s'est cassé.
On nous avait dit que c'est une ligne imaginaire mais quand on la prend en pleine figure c'est bien réel!
Moi je l'ai pris entre les deux yeux... un horizon - parait-il - en fib' de carbone qu'y zappellent la bôme et qui m'a fait dormir aussitôt.


Dans ma piaule y avait tous les quipages, Arthur qui disait que je rev'nais de loin et aussi Julie qui portait mon T-shirt et qui s'est avancée pour me faire un bisou. Ca m'a fait hyper mal au nez mais j'ai rien dit devant les autres... quand on a sa médaille de moussaillon et sa photo en première page du Petit Flibustier d'Escoublac, on chouine pas. 
 

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