lundi 28 novembre 2011

Envie-de-braiser.com

 
  Tefolle-copie.jpg
 
 
Sponsorisé par Téfolle, le site envie-de-braiser.com m'avait mis l'eau à la bouche si bien que j'ai aussitôt craqué pour son application FARCE:
Fabrication Automatique de Recettes Culinaires Elaborées.
Après une nuit blanche de dépatouillage informatique, il me restait à faire l'inventaire de mon garde-manger et de ma liste d'amies sur fesse-de-bouc pour sélectionner celle qui partagerait mon premier Easy-meal comme le disait la pub !
L'extrême diversité de contenu de mon réfrigérateur m'a permis d'obtenir cette recette que j'ai baptisée tout simplement:


Recette pour Charlotte


* Ingrédients:
une grosse baronne persillée
trois grandes asperges alsaciennes (du bas rein)
une belle frisée

* Deux grédients: (pour plus d'ingrédients)
une oie blanche (du haut rein)
des abats Waterloo (suédois de préférence)
une barde celtique
une grosse farce

* Batterie de cuisine:
une mandoline
des casseroles (marque Téfolle exclusivement)
des baguettes (de longueur égale)
une salamandre

* Préparation:
Penser à bien numéroter les abattis
Chemiser une belle cocotte quand viendront les moules à manqué
Faire frémir la julienne en réservant les lardons
Faire mariner la baronne à l'étouffée jusqu'au tournedos
Relever le croupion au pili-pili
Faire suer madeleine et clémentine en robe des champs
Surtout bien éponger la truffe, souvent le sot-l'y-laisse
Monter les blancs au fouet et dans un cul de poule (marque Téfolle)
Pour finir presser la grume en évitant les zestes déplacés




* Astuce: Pour éviter la panade, colmater les fréquentes fuites au bac


Finalement j'ai fait à mon idée mais j'ai dû déplacer trop de zestes car Charlotte n'est jamais revenue... 





mercredi 23 novembre 2011

Sauterie srilankaise

 
 


Tout ça est arrivé alors que je défroissais soigneusement mon costume à la vapeur de la salle de bains. Un costard de chez George à 35000 dollars, ça ne supporte pas le fer à repasser. J'ai tout lâché quand quelqu'un a frappé à la porte de ma suite et Plouf!
J'avais même pas eu le temps de passer un peignoir que je me suis retrouvé à quatre pattes en train de pousser des cris bizarres.
"Croooa...Croooa".
Le quatre pattes, c'est pas ce que je préfère - quoi qu'on en pense -  et vous ne me croooarez pas si je vous dis qu'une grosse femme de couleur agitait un chiffon rouge devant moi en criant :" Allez, saute maintenant, saute!!"
J'avais l'impression étrange que mes yeux sortaient de ma tête en même temps que ma bouche s'agrandissait :"Croooa...Croooa".
Un instant auparavant, je foulais l'épaisse moquette de ma suite et là mes pieds semblaient collés comme des ventouses dans une fange immonde.

"Vas-tu sauter, sale bestiole?" hurlait la grosse femme de couleur en secouant le chiffon rouge sous mon nez.
Et justement en cherchant mon nez dans le reflet de la glace je l'ai vue, la chose verdâtre, jaunâtre, blanchâtre... c'était moooa!
"Grouille-toi de sauter, j'ai encore du pain sur la planche" aboyait la grosse femme de couleur, et je sais pas pourquoooa j'ai sauté, d'une détente formidable qui m'a propulsé dans le bocal, celui qu'elle cachait dans son dos et qu'elle a refermé sur ma tête... et je peux vous dire qu'au Sotifel les bocaux sont pas gros !!

J'aurais voulu récupérer mon costard mais elle a dit en ricanant que j'en aurais pas besoin là où j'allais.
Très vite on m'a embarqué en classe éco sur Frogg Airlines ou un machin comme ça.
Leurs jeunes hôtesses aux yeux bridés n'avaient aucun regard pour moooa comme si je n'existais pas et j'ai dû lorgner sur les écrans pour comprendre où on allait : Colombo!
Ca sentait l'Inde ou le Sri Lanka... en tout cas ça sentait pas Saint-Barth ni l'île Maurice!

Seize heures de vol sans bouffer, c'est pas la joooa et j'étais content d'arriver pour me dégourdir les cuisses et gober quelques moustiques.
A Colombo il y avait un Hilton mais on m'a emmené dans un établissement réservé aux batraciens et flanqué de trois immenses lettres d'or: F.M.I... le Fornication Medical Institute, là où je suis retenu aujourd'hui.

Je ne sais pas si c'est leur thé de Ceylan ou les petites pilules bleues qu'on me force à prendre trois fois par jour mais je saute sans arrêt, je saute jour et nuit, samedi, dimanche et jours fériés, je peux pas m'en empêcher.
Il parait que les milliers de petites bulles poisseuses autour de moooa, c'est ma descendance.
Quel gâchis quand je pense que ni moooa ni aucun de ceux-là n'accèdera jamais au trône! Ici c'est la grenouille mexicaine hypnotique qui est reine, depuis la diffusion de la saison 2 de South Park.
Les médecins srilankais sont gentils, y en a même un qui parle de me guérir, enfin je croooa... 
 
       
Publié sur http://motimagecitation.blogspot.com
 

 
 

samedi 19 novembre 2011

Allez gros sans moto (*)

 

 
"Tu connais pas Raoul" m'a dit Dédé en s'moquant. Cui-là y peut pas s'empêcher d'citer des films de culte!
Ben non, j'connaissais pas Raoul, pas plus que Dufy. Moi les canards, c'est barbarie et compagnie.
Alors j'ai plongé dans cette mare... elle était toute rouge mais c'était drôle de voir tous les pingouins s'trémousser dans leurs fauteuils.
Et pis y avait les musicos; j'ai trouvé qu'y jouaient bizarrement.
Dédé a dit qu'y s'accordaient entre eux pour que ça joue pas faux après. Alors on a attendu...
Au balcon y'avait du monde, d'autres pingouins qui semblaient attendre comme nous.
"ça commence quand? On est quand même pas venus beurrer les sandwiches" a ajouté Dédé et comme y vendaient pas d'sandwiches ici, j'ai compris qu'c'était encore une de ses répliques à la noix.
Y avait une loge mais elle était vide, surement trop chère. Nous, on avait gagné les places sur Ouest France3 point fr...
Et pis y z'ont commencé à jouer, tous ensemble et j'ai senti que c'était beau.
J'sais pas pourquoi y avait pas d'piano, d'habitude y a un piano.
"Ecoute Mendel sonne" a chuchoté Dédé mais j'entendais rien sonner. J'étais trop captivé par la grosse dame au gros violon et son déshabillé vaporeux. J'ai mieux compris sa tenue quand Dédé a dit que c'était de la musique de chambre.
Après je sais plus, j'ai dû m'endormir! Parait que c'est souvent comme ça avec la musique de chambre. C'est les applaudissements qui m'ont réveillé et aussi les pingouins du premier rang qui criaient des trucs.
Comme j'avais un p'tit creux et que j'sortais mon sac de pop-corn, Dédé a dit que ça suffisait pour mon initiation et qu'on reviendrait plus tard.
"C'est promis, Dédé?" que j'y ai demandé.
"Lapin, tu peux compter sur moi !" a dit Dédé sauf que j'm'appelle pas Lapin.  
De toute manière, la grosse dame avait rangé son gros violon; j'lui ai fait un p'tit signe de la main. J'crois bien qu'elle a souri.
"P'tet que sur un malentendu , tu peux conclure" a dit Dédé. Celle-là j'l'avais déjà entendue et j'ai bien vu qu'y s'foutait d'moi.
On a quitté la mare rouge mais la musique était toujours là dans ma tête. Dédé a dit qu'ça faisait toujours ça la première fois.
J'y r'tournerai, c'est sûr! Même si j'connais pas Raoul...


(*) Allegro con moto du quintette pour cordes nº 1 (Mendelssohn)
 
illustration : peinture de Raoul Dufy

samedi 12 novembre 2011

Roubigné-les-Bouloches: 1 minute d'arrêt

 
Puisque les Défis Du Samedi ont décidé de rendre hommage au chef de gare, j'ai retrouvé celui-ci :
 




Copie d'examen au concours de chef de gare de Roubigné-les-Bouloches
Session de juillet 1960 
Candidat: Silvio Nicola Cavaliere-Forza

L'aiguillage et le freinage sont les deux mamelles du chemin de fer.
La carrière du chef de gare est l'endroit d'où l'on extrait le ballast. Selon la nature du ballast on peut parler de brillante carrière.
Les gares réservées aux voyageurs du 3ième âge s'appellent des gares de triâge où l'on sépare les vieux des moins vieux.
Pour freiner le triâge on fait appel à des saboteurs qui sont souvent d'anciens résistants. Les nouveaux résistants s'appellent des syndicalistes.
Le chemin le plus court d'une gare à une autre gare suit la voie, d'où l'expression "à portée de voie". Par sécurité, deux cheminots sont distants d'une portée de voie.
Le chemin le plus long passe par des correspondances et plus il y a de correspondances, plus le chemin parait long.
Les trains qui transportent des correspondances s'appellent des trains postal ou des trains postaux s'ils sont plusieurs.
Le train "homme ni bus" transporte uniquement des marchandises, même s'il s'arrête à toutes les gares pour voyageurs.
Un train de réformes sert à remettre les pas sages à niveau.
Mettre un seul train sur plusieurs rails peut causer un accident. On dit d'ailleurs :"un train déraille"
Les locomotives ont des noms de meufs comme Micheline. On dit "voilà la grosse Micheline" et on dit aussi "en voiture Simone".
La ouature transporte des ouayageurs (avec des oualises)
Le ouagon est  une ouature pour marchandises munie d'un double V.
Le ouagon qui transporte des liquides s'appelle un ouagon si terne à cause de sa couleur.
Il existe aussi des ouagonlits et des ouagonrestaurants. Dans les deux on trouve des ouatères.
En Belgique les ouatures transportent des ouayageurs ouallons munis d'un double V.

Le convoi est la partie visible du train c'est à dire celle qu'on voit. La partie cachée s'appelle la queue du train, elle s'arrête au bout d'un moment.
Pour l'entretien - appelé aussi racolage - on fait appel à des bourreuses, des dresseuses et des régaleuses qu'on peut apercevoir la nuit au bord des voies.
Au delà de 1,435 mètre d'écartement, on dit que la voie fait le grand écart. Les régaleuses savent aussi faire le grand écart.

La voie ferrée comme son nom ne l'indique pas est faite de rail à scier mis à peu près bout à bout. La roue à scier généralement ronde repose sur le rail à scier.
La roue à scier tient au ouagon par des bogies qui servent aussi à l'éclairage du ouagon.
Dans le cas des trains électriques ou cas ténaires, pour atteindre ces cas ténaires, le train tend la perche ou bien le pantographe qui fait aussi un double V.
Le train électrique utilise du courant alternatif ce qui lui permet d'effectuer des allers et des retours. Au retour, la gare d'arrivée devient la gare de départ et vice devient versa.
A la disparition du train à vapeur, le train électrique est devenu non-fumeur.
L'inventeur de l'indicateur d'horaires Chaix s'appelait Napoléon. C'est lui qui a popularisé la gare d'Austerlitz mais pas celle de Waterloo.
 
En italien, partir sans crier gare se dit "Ciao Silvio"

lundi 7 novembre 2011

la danse du hibou

 
Nom d'un Houuu!

hibou.jpg
Tout droit sorti d'un chou, un hibou né sous x
ignorant la grammaire, s'enquit de ses parents;
au pou qui passait là, un tantinet prolixe
il posa sa question sur un ton implorant:

"Houuu sont passés mes vieux, peux-tu me l'expliquer?"
Du caillou d'un vieux chauve le pou, frais débarqué
s'adressa en ces termes au hibou orphelin:
"Nous tous nés sous x, du plus petit joujou
jusqu'au scintillement d'un rutilant bijou,
à chercher nos parents nous sommes peu enclins."

"Le français nous a fait ce pluriel singulier
d'autres roulent des s, nous nous portons la croix.
Il y a pire que nous, verbes irréguliers,
homonymie chinoise ou bien suffixe hongrois."

Rassuré notre oiseau tricotant des genoux
entama derechef la danse du hibou.
 

samedi 5 novembre 2011

Evasion

 Toute ressemblance avec des personnages réels est purement voulue



 
"Giulia? Giulia?"
Le regard perdu au delà des dernières lumières qui marquaient la pointe du Layet, la fillette n'entendait pas. Elle serra plus fort Bayroux son chat siamois comme pour l'étouffer.
Le ronronnement cessa et Giulia le rejeta vivement comme lui avait enseigné maman pour éviter le coup de griffe.
Papa ne supportait pas ces vilaines traces sur sa peau blanche; il la voulait parfaite, irréprochable, toute propre comme maman.
"Pas besoin de greffier ici" tonnait-il.
D'ailleurs depuis des semaines il occupait son temps à son nouveau joujou, un Karcher flambant neuf et la terrasse de Capo nègro n'avait jamais été si blanche... où plus aucun de ses propres jouets ne traînait.


Elle l'avait toujours considéré comme un grand enfant, lui qui avec sa bande jouait quotidiennement à Halloween à visage découvert - "trick or treat" comme on dit - lui qui piquait des colères terribles quand il perdait une partie.
Leur monde ressemblait à une grande cour de récréation dont elle ignorait tout des règles du jeu. "Ici" disait maman "on est à l'abri de la crise" et d'un sourire, Giulia était rassurée.
La crise soufflait parfois très fort sur les Maures et elle avait vu plus d'un voilier imprudent en difficulté.

Pour elle en septembre c'était l'entrée en primaire mais la mine grave des adversaires de papa sur la télé lui avait ôté toute envie d'y participer.
"Un jour tu t'envoleras" avait prédit maman.
"Comme papa?" avait elle questionné.
"Certes non, comme maman!"
Depuis que papa avait quitté le bahut il voyait moins tatie Angela, piquait autant de colères mais passait plus de temps au château de mamie même si elle le voyait peu à cause de ses virées au col de Canadel.
"Tu monteras très haut toi aussi" avait dit maman.
"Comme papa?" avait elle questionné.
"Certes non, comme maman!"

Au Sud la masse sombre de Port Cros s'étirait sous la lune et elle crut distinguer à sa pointe un feu clignotant, comme un appel.
Trois mois qu'elle était privée de son cher Diégo... trois mois que tatie Rachida - c'est ainsi qu'elle l'appelait - avait tapé du poing et fermé sa porte.
Une histoire de grands à laquelle elle n'avait rien compris comme toujours, malgré ces phrases apprises par coeur jour après jour : "Travailler tout plein pour gagner tout plein" et bien d'autres phrases qu'elle et Diégo s'amusaient à singer en haussant drôlement les épaules.
"Tu feras une bonne comédienne" avait ironisé maman.
"Comme papa?" avait elle questionné.
"Certes non, comme maman!"

Demain, Diégo aurait sept ans et elle ne supportait pas d'être séparée de celui à qui elle s'était promise sur la petite barque où ils s'isolaient loin des grands.
Elle crut distinguer au loin le tintement des élingues de la Marine du Lavandou... au château le mot Marine était banni sans qu'elle sut vraiment pourquoi et quand elle demandait, maman disait "Tu sauras quand tu seras grande"
"Grande comme papa?" avait elle questionné.
"Certes non, beaucoup plus ma chérie!"
Contre le rebord de la fenêtre, une échelle de jardinier avait échappé au Karcher et lui tendait ses bras : elle les saisit et bascula sans trembler dans l'ombre complice du jardin.
L'air frais chargé de senteurs provençales lui fit du bien; elle l'aspira à pleins poumons comme un grand bol de liberté.
Au dessus d'elle, une voix feutrée minaudait : "Gigi, Gigi"


vendredi 4 novembre 2011

Plus jamais de RTT

Sur un air bien connu, tellement bien connu que je ne Félicite pas ceux qui ne le reconnaitront pas


Comme j'avais plein d'airtétés
au Lavandou je suis t'été
et j'ai jeté mon dévolu
sur une dénommée Lulu.

Elle n'était pas bien farouche
et championne du bouche à bouche
mais pas le temps de mariner
ici l'anneau c'est pas donné!

Au port, au pied des vedettes
ça sentait pas la violette
et Lulu non plus

J'ai feuilleté La Dépêche
les nouvelles étaient pas fraîches
et Lulu non plus

on y parlait de la crise
les grecs avaient pas la cerise
et Lulu non plus

les banquiers et leur empire
n'avaient pas grand chose à dire
et Lulu non plus

Alors j'ai voulu décrocher
mais la gourmande s'est fâchée
elle attendait cinquante euros,
j'avais juste pour l'apéro.

Elle a voulu qu'on aïoli
mais je n'avais plus d'appétit,
j'ai dit adieu au Lavandou
et pris mes jambes à mon cou.

J'ai filé vers l'Estagnol
je n'avais plus de guibolles
et Lulu non plus

Quand j'ai vu venir son mec
j'avais plus un poil de sec
et Lulu non plus

J'ai pris son poing sur le râble
il était pas fréquentable
et Lulu non plus

Me parlez plus d'airtétés
ça ne m'a rien rapporté
et Lulu non plus
 
 
Si pour l'occasion j'ai emprunté les mots Lavandou et Estagnol, je promets de les remettre à leur place dès que l'alerte orange aura été levée! Bon courage aux varois... après la pluie vient le beau temps, boudiou!