lundi 29 avril 2013

Hold-up

Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème L'implacable douceur
 
 
 
 

J'ignorais qu'elle fut bandit de grand chemin
capable d'agression, d'autant de cruauté,
je fus bien vite nu et en un tournemain
je gisais sur le dos, savamment ligoté.
 
Dans ses yeux éclataient des lueurs sanglantes,
dans sa gorge empourprée des râles de fureur.
Je n'eus le temps de voir sa bouche grimaçante
que ses ongles crochus me labouraient le coeur.
 
Captif, écartelé, je vis ma dernière heure,
n'ayant - pauvre de moi - pas un liard en bourse
à ma virilité elle en voulait c'est sûr.
 
De ses dents affûtées j'attendais la morsure
quand je sentis soudain - délivré de ma frousse -
d'une langue avisée l'implacable douceur...
 
 

Ça crépite dur, Chef!

  Publié sur le site Mil Et Une
 
 
 
 


“Inspecteur La Bavure. Directeur adjoint de la Brigade Crimin...”
“Vous fatiguez pas inspecteur... c'est que moi, Ouatson”
“Ah!”
(Crrr...Crrr...Shhh...Crrr)
“Faudra changer votre bigophone mon vieux! Ça crépite dur sur la ligne!”
“Euh... Oui, ça crépite dur, chef”
“Vous êtes où là? Faites vite parce qu'on vient de m'appeler pour une affaire de pyromane sur les hauteurs de Marseille”
“Euh... C'est marrant chef. Je vous appelle justement de Marseille”
“Qu'est-ce que vous foutez là-bas? Et puis arrêtez de dire Euh tout le temps”
“Euh... J'étais sur l'affaire du gang de Montpellier, chef... quand je me suis souvenu que c'était l'anniversaire de mon beau-frère alors j'ai fait un saut dans la belle cité phocéenne, celle qui plaisait tant à Fernandel et qui...”
“Epargnez-moi Fernandel, Ouatson! J'ai pas qu'ça à foutre!!”
(Crrr...Crrr...Shhh...Crrr)
 
“Euh...”
“J'aime pas vos Euh Ouatson! Ca annonce souvent une catastrophe. Et magnez-vous, j'ai une affaire de pyromane sur le feu!”
“Et bien chef, c'est rapport aux côtes de porc”
“Pardon?”
“Euh... Mon beau-frère est charcutier et il avait justem...”
“Encore un Euh Outason, un seul petit Euh et j'vous colle un rapport au cul!”
“Voilà chef. Le barbecue démarrait pas alors j'ai pris un chalumeau, un truc que m'a indiqué Ouatelse et qu'elle utilise toujours quand...”
“Bon Dieu! La suite Ouatson!”
 
“Et ben figurez-vous que depuis deux jours, y'a ici un de ces petits vents sud-sud-est pas bien chaud et...”
“Me dites pas que cet incendie, c'est vous Ouatson?”
“Euh... on peut pas conclure ça chef, passequ'on n'est pas restés”
“C'était le Euh de trop Ouatson! Vous l'aurez vot' rapport! Donc c'est vous qui venez de prévenir?”
“Non chef, ça chauffait beaucoup alors j'allais repartir sur Montpellier avec les côtes de porc et mon beau-frère, d'autant que j'ai pas encore payé mon hôtel et que la chambre est assez grande pour mon beau-frère et moi, mais toutes les routes sont coupées!”
“Bon Dieu Ouatson! Y a déjà 50 hectares partis en fumée et vous pensez à votre chambre d'hôtel! Vous êtes un malade Ouatson, un grand malade!”
“Je suis confus chef, j'aurais jamais cru que le chalumeau c'est efficace à ce point... Bon, je vais vous laisser à votre pyromane. Euh... soyez pas trop dur pour mon rapport, chef”
(Clic)

samedi 27 avril 2013

C'est quand qu'on arrive?

 
 
 
 
Dans un ultime hoquet le moteur de la 203 s'arrêta et une fois nos pauvres oreilles remises d'un traumatisme qui avait duré une éternité, on put entendre l'oncle Hubert annoncer solennellement qu'on était arrivés... répondant du même coup à la centième et même question de petit Pierre.
Entre nous on se jetait des regards inquiets, découvrant - incrédules - ce grand talus envahi d'herbes folles, de paillis, de vilaines ronces et creusé de larges marches inégales qui cachait à notre vue cette immensité liquide qu'on mourait de découvrir.
Ze crois qu'elle s'est cassée la mer!” s'écria petit Pierre en zozotant, ce qu'il faisait à la perfection depuis son plus zeune âze.
“La grande bleue est devant nous! En avant mauvaise troupe!” ordonna oncle Hubert tout en terminant une série de flexions des jambes des plus sophistiquées.
Je me gardai bien de l'imiter - bien qu'ayant été élu à l'unanimité “singe parmi les singes” - et je sautai sur la première marche de bois pourri en évitant une ortie sournoise.
 
Le nez au vent chacun guettait ce parfum magique et inconnu, ce fameux air iodé qui selon notre oncle contenait suffisamment d'ions négatifs pour réveiller les morts!
Seule l'odeur des herbes desséchées et de vagues relents de gasoil et de pneu brûlé venaient me chatouiller les narines.
Déjà notre petite troupe escaladait le talus, poursuivie par un beuglant “Qu'on voit danser le long des golfes clairs” du ténor Hubert!
Aussi personne n'entendit les “C'est quand qu'on arrive” de petit Pierre relégué en queue de colonne et guère motivé par les “blancs moutons et la bergère d'azur” d'un oncle un tantinet essoufflé.
Bien sûr Eglantine et moi avions organisé la course en tête, trop fiers de pouvoir embrasser le panorama avant les autres.
Je ne saurais dire qui de nous deux poussa le premier cri d'horreur une fois le sommet franchi... car il n'y avait vraiment rien à embrasser.
 
Des vols de corneilles se disputaient des vagues de détritus hautes comme des montagnes qui s'étendaient à perte de vue.
Au loin, deux vieux bulldozers semblaient abandonnés à la rouille et au vent mauvais qui rabattait sur nous une puanteur indescriptible.
Petit Pierre en perdit son zozotement :”C'est ça la mer? Si j'aurais su j'aurais resté avec Tatie!”
Reprenant son souffle sur la dernière marche l'oncle acheva un “bercer mon coeur pour la vi-i-i-e...” avant de perdre à nouveau le souffle.
Sans aucun doute, l'océan tant espéré était ailleurs, bien loin de cet immonde témoin du gâchis des hommes.
 
L'oncle n'eut rien à dire - d'ailleurs nous ne lui demandions rien, ni explication ni commentaire - et nous tournâmes les talons à cette mer de détritus, le nez pincé et la bouche grande ouverte.
 
En bas du talus, la 203 ne nous avait pas attendus, sans doute victime d'un frein à main mal serré qui l'avait laissée dériver dans un bosquet d'épineux où nous eûmes le grand plaisir de voir se débattre oncle Hubert.
Rouge de honte et de griffures, il nous ramena à la maison sans qu'aucun accent du “fou chantant“ ne vienne couvrir à nouveau les furieux rugissements de la voiture...
 
Aujourd'hui encore quand je vois un talus, je suis toujours partagé entre la curiosité d'aller voir au-delà et la peur d'être déçu.


lundi 22 avril 2013

In vitro veritas

  Publié aux Impromptus Littéraires d'après une question bête comme chou...
 
 
 
 
“Dis papa, comment on fait les bébés? “
“Et ben, Hum. On pourrait dire... bien des choses en somme...  
Tiens, par exemple”
 
Poétique
La graine dégourdie emportée par le vent
au rond ventre fertile déposera l'enfant
 
Cornélien
(Sous moi donc cette croupe s'avance)
Nous étions cent millions mais, nom d'un microscope!
je me vis esseulé au fond de la Fallope
 
Bucolique
Qu'importe le gazon pourvu que tu l'arroses
et qu'il en sorte un jour du chou ou de la rose
 
San Antoniesque
Embourber la gisquette entre deux ragnagna
du tiroir un polichinelle en sortira
 
Bergeraquien
Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule!
Vous aimez les enfants? Souffrez que j'inocule
 
Pieux:
Qui mit la vierge en sainte? Ben, c'est le Saint Esprit
entre un bovin castré et un bourricot gris
 
Bilieux:
Spermato cherche ovule pour nausées, vomissures
et bien plus si patients... gros seins et vergétures
 
Gourmand:
Si papa a donné son gadget à maman
dans un Kinder surprise, il sera forcément
 
Latiniste:
Alejacula est, in intra vaginas
Sine nec plus ultra in vitro veritas
 
 

lundi 15 avril 2013

Voir rouge

 
 
 
 

“Bonjour Monsieur... puis-je vous renseigner?”
“Euh oui, enfin peut-être. Je vous rapporte ce peuzeule que j'ai acheté ici la semaine derni...”
“Ne me dites rien, j'ai deviné. Trop difficile! C'est souvent le cas voyez-vous, et spécialement avec ce modèle”
“Non, ce n'est pas ça. Je l'ai justement choisi parce que j'adore le rouge et Alphonse Allais. Alors cette 'Récolte de la tomate sur le bord de la mer Rouge par des cardinaux apoplectiques' me convenait tout à fait mais...”
“Je vois. Combien de gens viennent se plaindre à moi parce qu'à la fin il leur manque une pièce alors qu'il suffit de regarder sous un meuble, dans la litière du chat ou la chambre du gamin pour la retrouv...”
“Non, vous n'y êtes pas. Je l'ai terminé comme à mon habitude en cent quarante trois heures et vingt six minutes mais il restait une boîte au fond de la pièce... pardon, une pièce au fond de la boîte et je...”
“Plaignez-vous, alors que tant de gens viennent râler parce qu'il leur en manque une!”

“Je sais tout ça mais pour moi cette pièce supplémentaire est un casse-tête parce qu'elle ne peut pas être là par hasard et qu'elle manque forcément dans un peuzeule semblable”
“Je comprends! A l'heure qu'il est, un peuzeuleur cherche désespérément sous les meubles la millième pièce qui lui manque pour terminer. Dites-vous que vous avez l'immense chance de disposer gratuitement d'une pièce de rechange, une occasion unique de boucher un trou”
“Une pièce de rechange pour quoi faire? Alors qu'elle fait défaut dans la boîte d'un peuzeuleur que je ne connais pas”
“Plaignez-vous, le jour où vous en perdrez une, vous n'aurez même pas à revenir me voir”
“Et comment saurai-je si cette pièce de rechange remplacera celle qui manquera?”

“C'est tout le principe du peuzeule cher Monsieur! Chaque pièce semble identique à sa voisine et pourtant elles sont toutes différentes. Peut-être aurez-vous la chance d'avoir perdu la bonne, une chance sur... voyons voir”
“Perdu la bonne? Si je viens vous voir c'est parce que je n'ai rien perdu et que je cherche où va cette mille et unième pièce”
“Je comprends... Avez-vous pensé aux petites annonces?”
“J'y ai songé mais 'Trouvé pièce de peuzeule. Provenance inconnue de couleur rouge tomate'. C'est vague!”
“Que voulez-vous, croyez-en un spécialiste: il n'y a rien de plus vague qu'une pièce de peuzeule. Puis-je la voir au moins?”
“Oui, elle est toujours dans sa boîte”
“Vous voulez dire que vous me rapportez un peuzeule de mille et une pièces?”
“Bien sûr, j'ai pris soin de n'en perdre aucune”
“Mais Monsieur, comment savoir maintenant laquelle est en trop?”
“C'est celle qui est en double. Comme vous disiez, c'est le principe du peuzeule. Maintenant on ne peut pas savoir mais au bout de cent quarante trois heures et des poussières, on peut trouver l'intruse! C'est ce qui fait que je suis ici”
“Vous Monsieur, vous êtes un original! Quand vous achetez un vêtement et qu'il s'y trouve des boutons de rechange, vous ne les rapportez pas au vendeur?”
“Non, mais quand j'achète un costume trois pièces, on ne m'en vend pas quatre non plus!”

“Vous m'accorderez que cette foutue pièce vient d'un puzzle vendu quatorze euros et quatre vingt dix neuf centimes d'euros et qu'elle vaut donc - sauf erreur de ma part - un centime d'euro et quatre cent quatre vingt dix neuf millièmes d'euro!”
“Vu comme ça c'est une broutille, mais n'empêche que cette pièce est un énorme casse-tê....”
“Une broutille Monsieur? Un cadeau, un vrai cadeau comme n'en font pas mes concurrents!”
“Je vous demande pardon? Que cette pièce vaille une fortune pour celui à qui elle manque, je peux comprendre mais pour moi c'est à la fois une broutille et un vrai problème”
“Je comprends mais je n'ai aucune solution. Un peuzeule qui comporte deux pièces identiques n'est plus un vrai peuzeule, par définition”
“Vous ne me ferez pas croire qu'il vaut moins cher avec une pièce en plus!”
“Et si Monsieur! C'est paradoxal, absurde, incompréhensible, tout ce que vous voudrez mais c'est le principe même du peuz...”
“Je crois que j'ai compris...”  

lundi 8 avril 2013

Bagatelles

  Sur un thème des Impromptus Littéraires: Rimes en Rêve, Songe et Cauchemar
 
 
 
 
 
 
Au magasin des rêves
il n'y avait plus rien
on m'a dit “c'est la grève
vous reviendrez demain”.
J'ai crié au
mensonge
au craque, à l'imposture
comment dormir sans songe
sans cette nourriture?

Un autre magasin
vendait du cauchemar,
de sombres traversins
mous comme des
éponges
et de tristes
plumards
où la trouille vous
ronge.

J'allais en acheter
quand dans un
tintamarre
est venue m'accoster
une belle naïade
qui d'une seule oeillade
a rompu mes
amarres.

Finis les magasins,
l'attente qui vous
crève
le regard des voisins.
Je goûte des nuits
brèves
où ma nymphe en dentelles
m'invite aux bagatelles.

samedi 6 avril 2013

La valise-mystère

  Publié aux Défis Du Samedi
 




Depuis que sa polonaise -Anastazia pour ceux qui m'ont suivi - avait pris la tangente avec l'horloge comtoise et le magot qu'elle contenait, l'oncle Hubert était devenu taciturne, renfermé. Il boudait même le bortsch qu'on avait réussi tant bien que mal à cuisiner en croyant lui faire plaisir.
Aussi chaque fois qu'on lui demandait de nous raconter comment il l'avait ramenée de Poméranie (Anastazia, pas la recette du bortsch), il évacuait le sujet en prétextant une soudaine et inexplicable fatigue pour un solide gaillard rompu aux siestes hebdomadaires.
 
Lorsqu'un soir il redescendit du grenier avec cette grande valise poussiéreuse - celle qu'on avait interdiction d'ouvrir - on en tomba tous sur le cul.
A voir son maigre sourire nostalgique, on comprit que sa pauvre tête malade venait de s'envoler vers les Hautes Tatras.
Derrière le couvercle ouvert faisant office de rideau de théâtre apparut un premier trésor...
"Voici l'économe original conçu à Thiers par Victor Pouzet en 1929” déclama-t-il en brandissant un épluche-légumes sans grand intérêt.
 
Ayant facilement caché notre joie, l'ustensile laissa place à ce qui semblait être une boîte de dominos.
“Sachez les mioches que ce jeu de “fichas” est un Double Neuf, celui qui nous fit gagner mes potes Los Veteranos et moi-même à La Havane en 1960!”
Les mioches eurent droit à un récit de Cuba des plus colorés d'où oncle Hubert au cul cousu de pesos dû s'enfuir précipitamment sous peine d'être émasculé par quelque bouillante jinetera prénommée Alejandro!
 
Puis arriva une victoire de Samothrace sous son globe transparent où il neigeait quand on le secouait et si l'objet était banal il eut le mérite de faire retomber la température.
 
Le trésor suivant - ceux qui m'ont suivi le reconnaitront - était cette fameuse amulette que l'oncle prétendait tenir du petit fils du grand-père de l'arrière grand-père d'un soldat inconnu qui l'avait arraché en 1683 sous les murs de Vienne au grand vizir Kara Mustapha en personne, juste avant sa décapitation par le sultan Mehmed IV... ou Mehmed V.
Nous connaissions l'histoire par coeur mis à part le numéro de dossard du Mehmed qui restera à jamais un mystère.
 
Comme la peau de python tannée à la graisse de phoque et la guirlande de “piment des squelettes” n'obtenaient que bâillements, soupirs d'ennui et hauts-le-coeur, l'oncle nous réveilla d'un scoop:
“Et voici la fameuse naire de Pike ayant appartenu au pape Karol!”. On avait bien compris qu'il voulait dire paire de Nike vu que rien ne ressemble plus à une paire de Nike qu'une paire de Nike! Il s'était senti obligé de l'appeler par son prénom du jour où sa polonaise lui avait mis la tête à l'envers comme encore aujourd'hui. On se fendit d'un silence religieux qui nous sembla tout à fait de circonstance...
 
Les Nike - bien que pointure 37 - repartirent en grande pompe dans la valise-mystère pour laisser place à un catalogue de gargouilles de la maison Viollet Leduc dont l'intérêt ne semblait pas évident.
L'oncle avait-il eu l'intention de transformer notre maison de vacances en forteresse moyenâgeuse ou en cathédrale? Comme une carte en tombait, ma question resta en suspens.
C'était une carte de voeux faite d'angelots enluminés et joufflus à force de souffler dans de maigres trompettes non moins enluminées.
 “On ne touche pas!” hurla oncle Hubert en ramassant délicatement la relique... “Sachez que cette carte écrite de la main de la grande Catherine de Russie parvint en secret au petit fils du grand-père de l'arrière grand-père de...”
La carte ayant chu une fois de plus, nous ignorons encore aujourd'hui qui fut l'heureux destinataire et s'il reçut d'autres faveurs que cette carte. Tout juste ai-je eu le temps de lire cette mention “Imprimé par best-wishes.com” que je me gardai bien de signaler à notre oncle.
 
Nos larges bâillements n'ayant rien à envier à celui de la valise-mystère, il fut décidé de remettre à plus tard l'exploration d'un double fond que l'oncle venait de nous révéler en grand secret et chacun partit se coucher en rêvant d'exotisme et de vrais trésors de pirates.
 
Nous ne revîmes jamais la valise-mystère.  


Quatorzième heurt ou Station'Mans

 
Vingt quatre heurts du Mans

 
Les trois hommes qui avaient braqué jeudi matin une prostituée pour 10 euros, route de Saint-Calais, ont été condamnés à de la prison ferme ce vendredi par le tribunal correctionnel du Mans. Ils ont été placés en détention dans la foulée. (Le Maine Libre)



 
 
Route de Saint Calais campent les camionnettes
où pour quelques biftons on ouvre les gambettes,
à joindre les deux bouts les filles s'évertuent,
le pécule est petit autant que la vertu.
 
Viennent trois bras cassés qui lorgnent la recette
prêts à défourailler, sortent leurs... mitraillettes,
ils n'auront pour butin qu'une maigre coupure
les clients sont frileux, faute à la conjoncture.
 
Et c'est au tribunal qu'ils retrouvent la chambre
la juge est moins sexy et leur offre de l'ombre,
quelques mois à goûter la cantine au bromure
 
Depuis le Loir et Cher, avoir fait ce chemin
pour n'avoir au final à lécher que des murs
c'est à vous dégoûter du Mali, du Bénin