lundi 10 juin 2013

Pastis

  Publié sur le site MilEtUne d'après ce tableau de Manet
 

 
 
 
 
“Allez trinquons cousine, et mangeons un morceau!
Je suis des Batignolles, vous du quartier Monceau.
Ne sentez-vous donc pas tout ce qui nous rapproche
voulez-vous du gateau, un thé, une brioche? ”
 
“Cousins! Vous êtes un rapide, vous alors! Bien beau que je daigne salir mes bottines à franchir la barrière de Clichy pour vous être agréable...”
 
“Etes-vous insensible à la beauté des lieux?
Songez qu'un maréchal il y a soixante ans
avant que de céder résista bravement
à ces envahisseurs, cosaques de banlieue!”
 
“Ainsi vous m'avez privée d'une sieste pour me baratiner cette histoire aussi folle qu'ennuyeuse! Sait-on seulement s'il est vrai que ce père Lathuille nourrit et abreuva nos soldats pour soustraire ses réserves à l'occupant?”
 
“Si fait! Il leur a dit: Buvez, buvez gratis
 ne laissez pas une bouteille de mon vin
je ne livrerai pas mon secret du pastis
ni celui du ...”
 
“Cessez de faire des vers à chaque fois que vous vous adressez à moi. Et puis je doute qu'il y ait eu du pastis à l'époque! Vous devez confondre avec l'absinthe”
 
“C'est vrai cousine, j'avoue que je n'ai rien trouvé d'autre qui rime avec gratis mais ceci n'enlève rien à la majesté de ce lieu que votre éblouissante présence réhausse de mille éclats...”
 
“Et bien voilà! N'est-ce pas mieux en prose, cousin? Mais pour les mille éclats, je me disais encore ce matin que je manquais de bijoux”
 
“Vous m'avez appelé cousin? Puis-je espérer vous emmener danser à la guinguette toute proche?”
 
“Vous voulez parler de celle qui est en face de Boucheron, le joaillier?”
 
“Euh... ça doit être ça”
 
“Courons-y vite, cousin! Ils ferment tôt le samedi!” 
 

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