mercredi 30 novembre 2016

Peau de banane




Quand je me suis entendu lui dire “Rien ne sert de courir il fallait partir à point”, j'ai compris que quelque chose clochait.
D'accord, j'ai horreur du café froid.
C'est vrai qu'elle ignorait où les choses se trouvaient dans ma cuisine et c'est ce qui me chagrinait à chaque fois que je ramenais une nouvelle conquête la veille à la maison.
Du coup elle est partie très vite – à peine rhabillée – comme toutes les autres.
Je suis sorti du lit en trombe “statistiquement le lit est l'endroit le plus dangereux du monde : 99% des gens y avalent leur bulletin de naissance” me souffla une petite voix que je connaissais bien, la mienne.
Pourtant la veille je m'y étais senti bien vivant à en croire les vocalises de cette... comment s'appelait-elle déjà... jà... “jamais deux sans trois” grinça la petite voix sur l'air d'Il était un petit navire avant de déclamer: “L'avenir appartient à celui qui se lève tôt”
Cette bizarrerie commençait déjà à me courir sur le système.
Pendant que je m'habillais je me souvins avoir eu un pote à la fac qui faisait ça tout le temps...
Maxime, qu'est-ce qu'il était fatigant avec ça, Maxime... toujours un truc à dire!

Au pied de l'immeuble, un crachin glacial acheva de me mettre de mauvaise humeur. “Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin” siffla la voix entre mes dents contrariées; j'avançai bouche cousue vers un petit groupe de locataires qui commentaient bruyamment les résultats de la primaire de la droite.
“Ca va bien M'sieur Vegas?”
Qu'est-ce qui m'a pris de leur répondre ”Tout a une fin, sauf la banane qui en a deux”
Ils m'ont regardé d'un air bizarre, surtout le concierge qui m'a demandé sur un ton soupçonneux “Et c'est qui d'après vous la banane?”
Pas facile de répondre à ça quand on ne connait pas vraiment les idées politiques du concierge de son immeuble.
Cette bizarrerie ne pouvait qu'être l'oeuvre de feu-ma-dernière-conquête, un sort que m'aurait jeté cette énième pourvoyeuse de café froid.
Le crachin avait laissé place à la pluie.
J'ai bredouillé sans trop y croire “Un homme qui se noie s'agrippe à l'eau”.

Longtemps après une sirène d'ambulance a retenti. J'ai gueulé “Les sirènes finissent en queue de poisson...”
On m'emportait, on me demandait de dire quelque chose, n'importe quoi... alors j'ai dit :”Il faudrait tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler”
J'ai cru entendre “On va vous soigner” avant de glisser tout à fait.



samedi 26 novembre 2016

A notre dérive !

Publié sur MilEtUne










Dans l'euphorie générale la chef de cabine annonça le survol du Planchón-Peteroa, un volcan actif de la cordillère des Andes.
Depuis le décollage du vol 571 à Montevideo on marchait à la grappa et à l'alcool de canne... alors le volcan – pensez-donc – on l'avait surtout dans le gosier et le commandant de bord aussi.
“Pas d'malaise” annonça la chef de cabine “le commandant navigue à l'estime... il a le compas dans l'oeil et le tachymètre dans l'autre!”
A côté de moi Germaine serrait les fesses comme tous ceux pour qui ont connu leur baptême de l'air.
Elle se faisait une joie de ce voyage, elle m'avait tellement bassiné avec son Santiago du Chili con carne!
“On est pas un peu bas?” demanda t-elle à un stewart de passage.
“Vous devriez redresser votre siège” lui dit-il sur le ton monocorde qu'adoptent tous les stewarts de passage.
Germaine balisait :”Je suis pas sûre que relever mon siège nous fasse voler plus haut”.
“C'est juste une procédure au cas où” répliqua en passant le stewart de passage.
Germaine avait blêmi malgré la grappa et l'alcool de canne :”Au cas où quoi??”
Déjà une hôtesse titubante distribuait une nouvelle tournée de grappa.
Une fois passée la couche de nuages le sommet du Planchón-Peteroa approchait de nous ou le contraire, ce qui revenait au même.
Au fond du zinc une équipe de rugby dopée à la grappa déconnait à plein tube en plaquant les hôtesses.
Comme on commençait à descendre il y eut une grosse vibration sur l'aile gauche.
“C'était notre aile“ fit remarquer Germaine en grinçant des dents alors qu'un premier pic rocheux arrachait un bout d'aile.
“Pas d'malaise” bredouilla la chef de cabine “avec un peu de chance la dérive n'a pas été touchée”
Germaine eut un hoquet avant de vomir : “C'est important la dérive ?“
Comme j'ignorais à quoi ça servait je levai mon verre de grappa histoire de faire diversion “A notre dérive !” mais le cœur n'y était pas.

Un second sommet de glacier arracha l'aile droite dans un craquement sinistre.
Je tentai de rassurer Germaine :”Au moins la droite... c'est pas la nôtre”
“Pas d'souci” cria la chef de cabine “il nous reste le fuselage, nous devrions nous poser très rapidement”
Germaine pleurnichait : “C'est important le fuselage ?“
“C'est là où nous sommes“ lui dis-je d'une voix rassurante « alors c'est déjà ça»

Effectivement on se planta après une longue glissade sur un glacier à 3600 mètres d'altitude dans un paysage à couper le souffle... alors forcément on eut le souffle coupé.
Il était midi et moi j'avais l'estomac qui gargouillait... on allait pas tarder à bouffer !



Trouble érectile

Publié aux Défis Du Samedi






« Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de ma carte Vitale ? »

« Prenez votre temps, monsieur... monsieur comment ? »

« Rodain... René Rodain »

“Ah? Vous ne seriez pas parent par hasard avec le peintre?”

“Non Docteur, il n'y a pas de peintre dans ma famille, enfin je pense”

“Vous pensez? C'est une bonne chose... et qu'est-ce qui vous amène?”

“Le 52”

“C'est quoi le cinquante deux?”

“Le bus 52, Docteur. Je suis monté à Rodin et me voilà chez vous en dix minutes”

“Je savais bien que vous aviez un rapport plus ou moins direct avec ce peintre qui était aussi sculpteur si je ne m'abuse”

« J'étais pourtant certain d'avoir apporté ma carte Vitale»

“Vous devriez chercher dans vos vêtements étant donné que vous êtes nu”

“Bien sûr, où ai-je la tête?”

“A propos de tête, vous adoptez souvent cette attitude?”

“Quelle attitude?”

“Et bien... soutenir votre menton avec votre main droite en appuyant le coude sur la cuisse gauche?”

“Euh... ça dépend, il m'arrive de changer de main ou de cuisse, enfin je pense”

“Je ne sais pas pourquoi vous me faîtes penser à un bronze”

“Ah... vous aussi vous pensez, Docteur”

“Oui, bien sûr je panse, je bande, je soigne... comme tout médecin qui se respecte”

“C'est justement mon problème Docteur... moi je pense mais je ne bande pas”

“Hum... Pas du tout, du tout?”

“Non, que je pense à qui que ce soit ou à n'importe quoi, je ne bande pas du tout”

“Et qu'en dit votre épouse?”

“Camille? Elle est toujours restée de marbre”

“C'est étonnant. Votre épouse s'appelle Camille... comme Camille Claudel?”

“Euh... la mienne c'est Camille Boudin”

“Boudin comme le peintre?”

“Qu'est-ce que vous avez avec les peintres, Docteur?”

“Rien monsieur Rodin mais toutes ces coïncidences, ça donne à penser”

“Je ne vous le fais pas dire... et pour notre problème de marbre?”

“Et bien il faudrait que je vous voie ensemble, votre épouse et vous”

“C'est à dire que Camille est actuellement chez Paul, un ami commun”

“Je vois...Je n'ose pas vous demander son nom”

“C'est Zann”

“Paul Cézanne! Et vous appelez ça un ami commun? Vous avez de sacrées fréquentations vous alors”

“Je pense que vous embellissez le tableau, Docteur”

“Ah! Voyez qu'il y a du peintre là-dessous”



René Rodain se lève pour regarder sous lui.



“Je ne vois rien, Docteur... Ah si! Tenez, c'est ma carte Vitale!”

“Voyons ça... Rodain René... c'est bizarre, vous êtes certain de l'orthographe de votre nom?”

“Oui... enfin je pense”

“Je ne vous le fais pas dire. Donc je peux vous revoir avec votre épouse d'ici une quinzaine?”

“Euh oui... est-ce qu'on devra venir avec Paul?”

“Surtout pas! Laissons le maître à son oeuvre, monsieur Rodain. Vous pouvez vous rhabiller”


























mardi 22 novembre 2016

Tornado




Une nuit je m'étais réveillé en sursaut alors qu'en bon justicier je sauvais pour la millième fois la veuve et l'orphelin des griffes du sergent Garcia... la routine, quoi.
Je réalisai soudain que ce De la Vega ne pouvait être que de ma famille puisqu'on portait le même nom... mon héros était mon ancêtre et forcément j'étais son héritier!

A la première heure je fonçai chez Irma Ladousse dite Irma qui possédait entre autres dons celui de prédire l'avenir dans les cartes d'un jeu de mille bornes et de voir dans le passé au fond d'un bol de café nauséabond que masquait une omniprésente odeur de soufre.
Certains disaient qu'elle fuyait les chats comme la peste et les repoussait d'une traînée jaunâtre sur le pas de son officine; d'autres racontaient que l'odeur venait de la réputation sulfureuse d'une vie antérieure où elle se serait appelée Zahia et michetonnait dans les alcôves de Sodome et Gomorrhe...
Bref après avoir écouté mon histoire elle me persuada à juste titre qu'en cherchant le cheval, je trouverais le cavalier.
J'ignore comment elle put voir l'animal noir dans sa mixture noire mais elle m'indiqua ce lieu où je ne serais jamais allé le chercher: à la cave!

Il était froid, raide et poussiéreux mais il était bien là comme elle l'avait dit, celui que je chevauchais et que j'éperonnais dans le grand couloir de la maison familiale... je devais avoir huit ans et des poussières aussi.
Son nom rutilait encore en lettres chromées sur la bakélite usée par tant de cavalcades pour rattrouper les moutons sous les lits: notre Tornado !
J'eus beau retourner tout le bric à brac je ne trouvai rien d'autre du cheval que quelques accessoires de l'aspirateur – je devrais dire l'inspirateur – de ma jeunesse.
En remontant de la cave j'ai croisé notre concierge en train de conduire son attelage de poubelles, un certain Garcia!
Sur son tee-shirt moulant bandé par un muscle Kronembourg mâtiné sangria il y avait une initiale tarabiscotée, certains auraient pu y voir un Z.
Je réalisai que j'ignorais le prénom de celui qui gardait l'immeuble depuis plus de vingt ans.
Ça pouvait aussi bien être Zinedine que Zacharias ou... le nom signé de la pointe de l'épée de mon ancêtre surgi hors de la nuit !!
Alors mon héros habitait l'immeuble, partageait mon toit, mon gardien, mes charges locatives?
Je fonçai chez Irma – ça devenait une habitude – et la trouvai en plein orgasme tantrique avec deux clients que je n'osai déranger.
Pourtant j'avais reconnu l'un d'eux, Bernardo mon voisin de palier mais je repartis sur la pointe des pieds, ne voulant pas bousculer leurs chakras.

Le lendemain matin c'est Irma qui m'appela au téléphone :”Bernardo a parlé” me dit-elle avec un accent victorieux plus Sodome que Gomorrhe.

J'étais stupéfait. La séance avait dû être torride pour que Bernardo, muet de naissance se soit exprimé.
“Comment est-ce possible?” demandai-je, sidéré.
“Secret professionnel” me répondit Irma en déveine de confidences.
Je devais savoir : “Mais qu'a t-il dit, Bon Dieu?”
“Je n'ai rien entravé à ses gestes” chuchota t'elle sur le ton du secret “mais j'ai pigé qu'il échange des SMS avec votre héros et que Bernardo lui aurait écrit la dernière fois: Faudrait que tu arrêtes de m'appeler en masqué, c'est chiant”
J'étais déçu, écoeuré.
Il ne me restait plus qu'à cuisiner Garcia. Ce portos allait cracher le morceau ou je ne m'appelais plus Vegas!

dimanche 20 novembre 2016

Bruits de couloir


Publié sur MilEtUne d'après l'illustration




Chez les Lesieur y a pas un zeste de beurre mais ils savent renvoyer l'ascenseur

Chez Conchita été comme hiver y a du monde au balcon, dommage qu'elle habite au dernier

Tous les samedi soir chez les Bataille c'est oeufs brouillés et le dimanche soupe à la grimace

Pourquoi la cuisine du voisin sent-elle toujours meilleur ?

Les Lapin informent que chaque année ils auront un moutard de plus, mais tout l'immeuble le sait

La pétasse du 5ème ne comprend pas qu'on lui ait offert des chaussons pour Noël

Madame Canard joue de la flûte qui traverse même les cloisons, tout comme la perceuse du père Bricolot

Le pire programme vers 23 heures chez les Ariel c'est l'essorage

Les bacs à géraniums des Durand n'arrêtent pas de pisser, à moins que ça ne soit leur chien

Le petit des Chicot fait ses dents chaque nuit et il a un sacré ratelier

Le père Newton descend sa poubelle avec gravité

La porte des Thénardier a le mauvais oeil

Dans copropriété il y a co comme dans corvée, corrida ou cotisation

Quand les Nouba font la fête il vaut mieux y être invité

La concierge a des boutons et parle comme un digicode

samedi 19 novembre 2016

Rien ne va plus

Publié aux Défis Du Samedi d'après ce thème défaitiste...




Oui, y'a des jours comme ça
où y'a trop d'piment dans l'harissa
où les samoussa sentent le pissat
où la métisse d'iBiza
ne s'appelle plus Melissa

Oui, y'a des jours comme ça
on croit qu'ça va couci-couça
on s'exilerait aux USA
eux viendraient là et vice-versa

Et y'a des jours comme si
y'avait plus de démocratie
plus d'aspirine en pharmacie
et plus de départs à Roissy

Oui, y'a des jours comme si
on ne riait plus d'Omar Sy
y'avait plus d'suisses en Helvétie
plus rien en nous de Tennessee

Alors on prie pour qu'il y ait
du vrai piment, de l'antillais
du vrai pastis, du Marseillais
dans nos bourses des gros billets

en attendant qu'un jour on voie
des muets avec des portevoix
des vélos à pédales wah-wah
la dame de Haute-Savoie
et notre reine de l'Iowa...



lundi 14 novembre 2016

Vapeurs

Publié aux Impromptus Littéraires





New York, 23 mars 1857
Enfermés dans une étrange cage avoisinant la demi tonne, trois ascensionautes s'apprêtaient à monter au ciel à la vitesse vertigineuse de 20 centimètres par seconde... du moins était-ce la perception des reporters de presse écrite du New York Times et du New York Post agglutinés au pied de l'hôtel Saint-James.

“A vous l'honneur, très chère... et à votre joli doigt innocent” sussura le ministre en désignant la rangée de boutons nacrés à sa ravissante voisine qui en arborait tout autant sur un corsage amplement rempli.
“J'irais bien au septième si ça vous dérange pas” répondit miss Barbara en rosissant.
“Au Septième ciel! Bien sûr, j'aurais dû deviner” se rengorgea le ministre en esquissant une courbette contrariée par l'étroitesse de la plateforme.
“Euh... c'est que l'hôtel Saint-James ne possède que cinq étages” coupa Phileas, l'ingénieur en chef préposé à la manoeuvre.

“Alors va pour le cinquième” trancha le ministre, déçu de ne pouvoir accéder aux désirs de sa ravissante voisine.
Miss Barbara titilla le cinquième bouton d'un ongle savamment manucuré: « C'est original ce bouton... renflé»
“Ils le sont tous” rétorqua Phileas “c'est le principe même des boutons d'ascenseur: bakélite nacrée sur plaque de bronze et décor en chène”
“C'est que... c'est ma toute première fois” avoua t-elle en rosissant de plus belle “d'ordinaire je bosse au pied des escaliers chez Lord & Taylor”.
Si le racolage au pied des escaliers sur Broadway était des plus lucratifs, miss Barbara entrevoyait dans cette invention un véritable ascenseur social pour l'essor de son petit commerce.

Cabré tel un cheval fougueux, l'équipage se mit à vibrer de toutes parts tandis que la centrale à vapeur s'époumonait dans d'épaisses volutes de fumée.
“Je sens que ça vient” toussa Phileas, rompu aux expériences les plus improbables depuis qu'il était sorti Major de sa promotion à l'Ecole des Mines.
“Croyez-vous qu'on va grimper?” s'inquiéta miss Barbara éprise d'ascension.
“Depuis Archimède, Miss, nous autres scientifiques avons eu le temps d'y travailler” voulut rassurer Phileas.
“Et si ça flanchait quand même et qu'on allait se viander?” poursuivit-elle.
Phileas eut un rire faussement assuré “Ne vous inquiétez pas. Ce serait une excellente occasion d'éprouver nos parachutes”.
“Nos parachutes? Mais je n'ai pas eu droit au parachute, moi” s'écria le ministre.

Phileas décocha un clin d'oeil à miss Barbara :”Imaginez un peu ce parachute: un ressort de charrette au-dessus de la plate-forme du monte-charge et une barre à cliquets fixée aux rails guidant celle-ci. Le câble est attelé au ressort de charrette de sorte que, par son seul poids, la plate-forme exercera un effort suffisant pour l'empêcher de toucher les barres à cliquets et éviter que...”
Blême, le ministre l'interrompit :”Vous êtes certain de la fiabilité de ce... ressort de charrette?”

"Toujours plus vite, toujours plus haut" déclama Phileas, une main sur le coeur et l'autre insidieusement plaquée dans les reins de miss Barbara.
“Comme vous y allez” roucoula t-elle “attendez au moins d'être au cinquième”.
Le ministre s'étant rapproché, miss Barbara se trouva emprisonnée au point d'en perdre le souffle.
Le cinquième bouton ayant été titillé depuis une bonne minute, la cage se décida enfin à prendre de la hauteur dans un chuintement éléphantesque entrecoupé d'inquiétants grincements de poulies à moins qu'il ne se fut agi des glapissements d'effroi de miss Barbara.
Au premier étage elle se pâma.
Au second elle retrouva ses esprits et appela sa mère.
Au troisième – sa mère n'étant pas intervenue – elle songea à sauter mais ses deux compagnons d'infortune se cramponnaient fermement à cette ravissante bouée de sauvetage.
Au quatrième étage soit une minute plus tard l'équipage stoppa net dans deux derniers soupirs... celui de la centrale à vapeur et celui d'un ministre déshonoré.
“J'ai touché un truc qu'y fallait pas?” pleurnicha miss Barbara avant de se pâmer à nouveau.

Les reporters de la presse écrite rapportèrent ceci:
Les grincements de poulie n'ont pas cessé, preuve indéniable qu'ils émanent de l'organe de miss Barbara.
Au pied de l'hôtel Saint-James on craint pour la vie du ministre tandis que Phileas tente de ramener ses compagnons à la vie.
En ce 23 mars 1857, le prénommé Phileas – ingénieur en chef et Major de sa promotion à l'Ecole des Mines – expérimente avec succès et à pleine bouche ce qu'on appellera plus tard la ventilation artificielle décrite dans le Guide médical des familles en 1862.
Le ministre respire à nouveau à pleins poumons. Il est 21 heures. Il est sauvé.